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Shooting impromptu avec des Cigognes noires

    En juillet dernier, j’ai eu le bonheur de partager une demi-heure avec un groupe de 4 jeunes Cigognes noires, une rencontre qui n’était pas du tout prévue. Quels réflexes adopter dans ces conditions-là ? Je vous fais part de mon retour d’expérience.

    En photo animalière, il y a deux types de rencontres : celles que l’on provoque et celles auxquelles on ne s’attend pas. Lorsque je dis “provoque” – qu’il n’y ait pas de méprise – il s’agit bien d’images que l’on a en tête suite à du repérage et que l’on a préparées. Pas question d’attirer le sujet avec des appâts ! Généralement, dans ces conditions, on sait quels paramètres choisir et le plus dur en somme, c’est de rester patient (et éveillé). A l’inverse, les rencontres fortuites font davantage appel au sang-froid, à la réactivité et à l’expérience.

    Maîtrise de la panique : niveau 2

    Vous l’aurez donc compris, je n’avais donc pas du tout rendez-vous avec ce groupe de Cigognes noires ce jour-là. Si elles sont présentes en Bourgogne, elles nichent habituellement davantage à l’Est de la région. Je les ai vues passer près de moi alors que je rêvassais au pied de la colline. J’étais prêt à me contenter des quelques clichés flous pris en vol et à repartir chez moi. En remontant vers le champ, j’étais sidéré. Elles étaient toutes les quatre en face de moi.

    C’est dans ces cas-là qu’on peut mesurer son expérience. Je suis passé du stade “j’ai les mains qui tremblent et je ne sais plus utiliser mon appareil” au niveau 2 “j’ai le coeur qui bat à 100 à l’heure et je fais une rafale de photos basiques avec le sujet au centre”. Au bout de quelques minutes, j’ai compris qu’elles ne m’avaient pas vu. La séance pouvait donc commencer.

    Un, deux, trois

    J’avais avec moi mon objectif 300 mm avec ma bague d’adaptation x1,4. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû l’ôter, mais bon, si je l’avais fait, je me serais sûrement dit que j’aurais dû la garder. Le fait est que je ne photographie que rarement les échassiers. On fait la mise au point sur l’oeil et paf, le temps de cliquer, l’oiseau baisse la tête. Il n’y a plus qu’à recommencer la composition.

    J’ai d’abord voulu en isoler une des quatre pour assurer le coup et repartir avec un portrait classique. L’exercice était bien plus dur que prévu car la fratrie avançait ensemble. Les cigognes alternaient en plus phase de repos et toilettage. Quand l’une était active, l’autre en toile de fond roupillait. Impossible donc de la faire sortir du cadre. Après quelques temps, j’ai fini par obtenir ce que je voulais : une composition simple avec le cou de l’oiseau dégagé du corps. 

    Ensuite, l’autre défi, c’était de saisir l’ambiance de groupe. Voir une Cigogne noire, c’est déjà dingue, en voir quatre, c’est vraiment exceptionnel ! J’ai malheureusement complètement raté une belle prise de bec entre deux d’entre elles. Vu que mon appareil est réglé pour avoir les ISO le plus bas possible, dès que ça bouge, c’est flou. J’ai au moins réussi à avoir trois des quatre oiseaux ensemble et faire quelques images en duo.

    Mon bilan

    Si je fais mon autocritique, je dirais que ces portraits à plusieurs ne sont pas parfaits. J’aurais aimé que le bec de chaque oiseau soit bien visible et qu’il ne soit pas caché par des touffes de plumes. Ici, je ne pouvais pas forcément y faire grand chose. En revanche, sur certaines photos, j’aurais pu davantage fermer le diaphragme pour faire apparaitre l’oeil de l’oiseau au lieu d’avoir une masse noire et blanche indistincte. J’aurais très bien pu aussi essayer de faire la mise au point sur l’oiseau le plus éloigné.

    D’une manière générale, je n’ai pas réussi à trouver une composition originale en jouant sur les différents plans. J’ai trop tâtonné à essayer de faire de la photo d’ambiance alors que le cadre ne s’y prêtait pas au lieu d’axer davantage sur le comportement et chercher avant tout les interactions. 

    A la post-production, je n’ai pas cherché à jouer la carte du réalisme et me suis permis de rendre le ciel plus menaçant. La silhouette de la Cigogne noire m’avait rappelé celle du Marabout. J’ai donc eu envie d’apporter un peu d’ombre dans l’image. Et pourquoi pas rêver un peu après tout ?!

    Mes conseils :

    • ne pas chercher le K.O. en un coup dès la première photo
    • isoler un sujet pour avoir une photo propre
    • bien observer l’environnement pour analyser quel type de photo faire et adapter les réglages en conséquence
    • pour les photos de groupe, fermer le diaphragme pour éviter d’avoir une masse non identifiable en arrière-plan
    • s’entraîner à photographier plusieurs sujets d’un coup pour avoir des idées de composition qui fonctionnent

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